Dès mon arrivée en ville, je me dirigeai vers le quartier des armuriers. Ma dernière mission avait considérablement émoussé mes lames, qui avaient bien besoin d’être changées après plusieurs années de bons et loyaux services.
Une boutique attira rapidement mon attention. Assez modeste, sa vitrine présentait pourtant des spécimens de dagues, couteaux et poinçons d’une grande qualité. J’y pénétrai donc et demandai à voir les meilleures lames que possédait l’armurier, un homme à la forte constitution et à la large moustache, qui les forgeait visiblement lui-même. Mon choix se por-ta rapidement sur deux poinçons, un de fer pour l’attaque et un d’acier pour la défense. Je payai les 900 écus que me demanda l’homme d’une voix bourrue, glissai les armes et leur fourreau à ma ceinture, puis quittai le magasin.
Après quelques pas, j’enveloppai soigneuse-ment les anciennes dans un morceau de tissu qui ne me quittait jamais. Les unes comme l’autre étaient un cadeau d’Edom, et il était hors de question que je m’en débarrasse.